Stéphane et David affutent les compétences de nos jeunes professionnel·le·s

L’apprentissage est une étape sur le chemin vers la vie adulte et professionnelle. Aux tl, les jeunes ont la chance de pouvoir compter sur onze maîtres et maîtresses d’apprentissage qui les épaulent durant l’intégralité de leur formation; parmi eux, David Morel et Stéphane Tille. Interview croisée de deux collaborateurs investis dans la formation des jeunes professionnel·le·s.

Quelle est votre fonction ?

David Morel (DM) : Je suis formateur, maître d’apprentissage pour les mécanicien·ne·s en maintenance d’automobiles et les mécatronicien·ne·s. J’ai onze jeunes dans mon équipe actuellement.

Stéphane Tille (ST) : Je fais partie de l’équipe RH, je suis chargé de recrutement et j’ai aussi un rôle de maître d’apprentissage pour sept employé·e·s de commerce.

Et en quoi consiste vos activités de maître d’apprentissage ?

DM : Nous accompagnons les jeunes tout au long de leur formation. Nous sommes leur répondant pour toutes les questions en lien avec l’apprentissage, nous documentons leur progression et nous les suivons aussi au niveau des cours professionnels. Nous sommes garants du plan de formation qui les conduira à l’obtention de leur diplôme (CFC, AFP et maturité professionnelle).

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette fonction ?

DM : Mon rôle est super varié et j’adore la relation que j’ai avec les jeunes. J’aime transmettre et les aider à comprendre. J’ai créé un centre de formation où les jeunes viennent faire des exercices pratiques pour compléter ce qu’ils font aux ateliers.

ST : Mon objectif est qu’ils quittent les tl avec le bagage adéquat de savoir-faire et savoir-être pour être engagé·e·s, qu’elles et ils prennent conscience de leurs compétences pour les mettre en lumière sur le marché du travail. J’aime l’idée que tout ce qu’on peut donner en plus fera la différence entre elles et eux et un·e autre candidat·e.

Qu’est-ce qui peut s’avérer compliqué ?

ST : Accompagner celle ou celui qui ne le souhaite pas.

DM : Occuper tous les rôles : manager, formateur, papa, avocat, policier, psychologue…

Selon vous, qu’est-ce qui est important de transmettre aux jeunes que vous suivez ?

DM : On les prépare pour l’avenir, j’essaie de leur apporter de la rigueur, de la technicité et de les rendre autonomes. Je leur dis souvent : je vous donne les armes, je vous apprends à les utiliser, ensuite ce sera à vous d’en faire bon usage !

ST : De la confiance en eux, de l’esprit critique et de la capacité d’exprimer leurs besoins ! Quand elles et ils arrivent aux tl, les jeunes ne sont pas habitué·e·s à se mettre en avant, elles et ils arrivent de l’école où elles et ils étaient noyé·e·s dans la masse d’une classe de 20 élèves, là ils sont dans la lumière, on leur donne des responsabilités, on les regarde faire. Alors il faut oser, questionner ; c’est maintenant qu’il faut tenter, se tromper, recommencer.

Dans quelle mesure l’état d’esprit des jeunes, leurs préoccupations et leur relation au travail ont changé depuis que vous avez commencé à travailler ?

ST : Les jeunes n’ont pas vraiment changé. Ce sont les rapports au travail qui sont différents, en lien avec l’évolution de la société. Elles et ils ne sont plus dans une logique d’accomplissement personnel par la réussite professionnelle, par le travail.

Qu’est-ce qui est fondamental dans un apprentissage et dans la collaboration entre le maître d’apprentissage et le·la jeune qui apprend ?

DM : Naturellement la confiance et le soutien, mais c’est le cas dans toutes les relations collaboratives, non, pour que ça fonctionne bien ? Les tl c’est aussi une grosse structure avec beaucoup d’intervenant·e·s dans le parcours professionnel des jeunes. Il faut donc leur donner un cadre de référence clair. C’est comme dans l’éducation des enfants, il faut être tous et toutes aligné·e·s, si papa dit A et que maman dit B, les limites sont floues.

En quoi est-ce un avantage d’entreprendre un apprentissage aux tl ?

DM : C’est un immense avantage pour celui qui a envie. Il y a toujours quelque chose à faire. Aux tl, un·e apprenti·e va toucher énormément de domaines différents, elle et il va aussi découvrir d’autres métiers, d’autres professionnel·le·s, elle et il sera bien encadré·e. Ces quatre dernières années, on a eu 2 apprentis premier du canton comme mécano et mécatro ; c’est plutôt gratifiant ! Et puis on a aussi la possibilité d’engager les gens qu’on forme, ce qui n’est pas le cas partout.

Quels conseils vous donnez aux jeunes pour la suite de leur carrière ?

ST : Choisissez des entreprises qui correspondent à vos valeurs, à vos aspirations.

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