LEB dernier voyage
Le train ne sifflera plus sur l’Avenue d’Echallens
Le LEB a effectué son dernier trajet en surface sur l’avenue d’Echallens, à Lausanne. Les tl et le LEB conduisent les travaux de réalisation d’un tunnel sous l’avenue lausannoise depuis 2017. Cet ouvrage sera terminé fin avril-début mai 2022 et permettra de sécuriser le trafic en surface, là où les bus, les trains, les voitures et les piétons se côtoyaient, provoquant de trop nombreux accidents. Les trains seront interrompus entre Prilly-Chasseur et Lausanne-Flon pendant presque 200 jours et remplacés par des bus.
Samedi 25 septembre, 0h34. Le LEB quitte la gare du Flon pour un dernier trajet historique. Au-dessus de la cabine du conducteur, ce n’est pas une destination qui s’affiche mais deux dates: 1873-2021. C’est en effet à l’automne 1873 qu’une première course d’essai a lieu entre la gare de Chauderon et celle de Prilly-Chasseur, sur le premier tronçon de la compagnie Lausanne-Echallens, l’ancêtre du LEB. En 2022, cent quarante-neuf ans plus tard, le LEB ne passera plus sur mais sous l’avenue d’Echallens.
Les tl et le LEB conduisent en effet les travaux de réalisation d’un tunnel sous l’avenue lausannoise depuis 2017. Cet ouvrage sera terminé fin avril-début mai 2022 et permettra de sécuriser le trafic en surface, là où les bus, les trains, les voitures et les piétons se côtoyaient, provoquant de trop nombreux accidents. Cette évolution d’infrastructure permettra aussi un horaire plus stable et un léger gain de temps sur le parcours. Pour terminer les travaux du nouveau tunnel et mettre à niveau les installations dans le tunnel existant entre Chauderon et le Flon, les trains seront interrompus entre Prilly-Chasseur et Lausanne-Flon pendant presque 200 jours et remplacés par des bus. Le lien vers le communiqué
Des riverains tout à la fois soulagés et émus
Le train qui part de la gare du Flon ce samedi 25 septembre à 0:34 est donc le dernier qui va parcourir l’avenue d’Echallens en surface. Parmi les passagers, il y a Christiane, très émue, qui habite l’avenue d’Echallens depuis fort longtemps. Dans l’après-midi, elle a attaché quarante roses sur le parcours du LEB.
Tous les riverains rencontrés ce jour-là tenaient le même discours: «Nous sommes soulagés que le LEB ne passe plus devant chez nous, cela fera moins de bruit, il y aura plus de sécurité… Mais la disparition du LEB en surface nous rend quand même nostalgiques.» Monsieur Caula, kiosquier au numéro 107 de l’avenue d’Echallens, devra trouver un autre moyen pour se réveiller le matin que le bruit du premier LEB, à 5h17. Par contre, au 121, les verres vont arrêter de trembler sur les étagères et les conversations ne seront plus interrompues toutes les 15 minutes par le passage du train. Rafael Lara, le patron du bar, se réjouit que les TL et le LEB aient invités les riverains chez lui aujourd’hui pour marquer le coup. Surtout que même la présidente du Conseil d’Etat vaudois, Nuria Gorrite, est venue trinquer avec les habitants de l’Avenue d’Echallens et les collaborateurs des tl.
Samedi 25 septembre, 0h35. Le LEB quitte la gare de Chauderon et entame son dernier parcours sur les rails de l’avenue d’Echallens. Il fait nuit mais des gens sur les trottoirs applaudissent, filment ou photographient ce dernier convoi. Le conducteur fait siffler le train pour leur répondre. Et lorsque que le LEB passe devant le bar le 121, c’est une explosion de saluts et d’applaudissements.
Voilà, c’est fini. Le convoi arrive à la gare d’Union-Prilly, là où, dans quelques mois, tous les trains entreront sous terre ou en sortiront. Une page se tourne, avec soulagement mais aussi avec nostalgie.