COVID-19
Maintenir la distance sociale grâce aux datas
Depuis l’annonce par le Conseil fédéral des mesures pour lutter contre le coronavirus, les tl ont adapté leur offre afin de permettre aux voyageurs de respecter au mieux la distance sociale recommandée par l’OFSP. Au cœur du dispositif, deux domaines de compétences complémentaires: celui de la data science, sous la responsabilité de Sabine Luisier, et celui de l’organisation de l’offre, dirigé ad interim par Dimitri Burnier.
«La fréquentation des transports publics ayant drastiquement chuté depuis mi-mars, nous avons généralisé l’horaire du dimanche afin d’adapter notre offre», explique Dimitri Burnier. Quelques ajustements ont été nécessaires, comme le renforcement de certaines lignes aux heures de pointe. Jusque-là, les choses paraissent assez simples… Mais si l’offre de transports publics a été quasiment divisée par deux, la capacité de transport dans chaque bus ou rame de métro a, quant à elle, été divisée par cinq. Et ce, afin de respecter les consignes de distance sociale. C’est dans ce contexte que l’analyse des données de fréquentation apporte de précieuses informations pour affiner l’offre actuelle sur les différentes lignes du réseau tl.
Analyse des données de fréquentation
«La fréquentation est mesurée grâce à des capteurs équipant les portes de la plupart des bus et des rames du m1, ainsi que la totalité des portes palières du m2», explique Sabine Luisier. «Nous disposons ainsi de mesures de charge à bord, à chaque arrêt et départ.» En cette période de crise, ces données sont traitées et contrôlées par son équipe, le lendemain de leur récolte. Des tableaux de bord qui se mettent à jour quotidiennement ont été créés pour l’occasion; ils permettent de mesurer, d’heure en heure et pour chaque ligne, si les exigences de distance sociale sont respectées. Ces informations sont transmises aux équipes opérationnelles qui réagissent en conséquence.
Adaptation de l’offre
«Compte tenu des exigences actuelles, on considère par exemple qu’à partir de 25 personnes à bord, une rame de m2 est en surcharge», explique le responsable de l’offre. «Nous avons ainsi mis en place des bus navettes afin de transporter jusqu’au CHUV la cinquantaine de travailleurs frontaliers arrivant à Ouchy à 6h30, ce qui permet de décharger le m2 sur ce créneau horaire.» Selon les données collectées par Sabine Luisier et son équipe, moins de 1,5% des courses de bus seraient en surcharge (soit plus de 20 personnes à bord d’un véhicule articulé dans le contexte actuel). Certaines lignes n’opérant pas habituellement selon l’horaire du dimanche ont ainsi été ouvertes pour en soulager d’autres.
«Nous devons nous focaliser sur les gros problèmes et compter par ailleurs sur la responsabilité de nos clients – attendre le prochain bus ou si possible décaler ses horaires de travail par exemple», ajoute Dimitri Burnier. Et de conclure en soulignant que les bus ne roulent pas à vide: «la capacité et la demande ont été pratiquement divisées par dix, mais l’activité de nos conducteurs a plus que jamais du sens.»