Des conducteurs formés sur-mesure

Pierre-Alain et Cristhian sont conducteurs aux tl, depuis respectivement 32 et 8 ans. Pour préparer la mise en service de la ligne 58, ils ont parcouru à tour de rôle et pour la première fois le nouveau tracé qui relie Bussigny à Cossonay depuis le 9 août. Après une première phase de formation, vingt-quatre conductrices et conducteurs sont parés pour assurer la nouvelle desserte avec des bus à deux étages

«Il y a pas mal de points d’attention sur la ligne. C’est assez technique avec un si gros véhicule» prévient Pascal Zampetti, formateur pour le personnel de conduite aux tl. Durant 4 semaines, il a accompagné quotidiennement deux conducteurs, à raison de trois jours par semaine, dans le but d’apprivoiser le tracé de Bussigny à Cossonay, en passant par Mex, Vufflens-la-Ville, Penthaz et Penthalaz. Et si jusqu’à Mex les conducteurs connaissent la route, ensuite, c’est nouveau!

Eviter les toits et les trottoirs

Apprivoiser le tracé avec un bus culminant à quatre mètres de hauteur, c’est d’abord mémoriser l’itinéraire. «Les conducteurs font tout de tête. C’est pourquoi on filme le trajet, qu’ils peuvent ensuite visionner depuis leur tablette avant de prendre le service» précise Pascal Zampetti. Découvrir cette nouvelle ligne c’est aussi éviter les ampoules des candélabres dans les villages, ne pas abîmer les arrêtes des toits en les frôlant, ralentir lorsque le sommet du bus touche les branches des arbres, redoubler de vigilance lors des croisements avec les camions sur les routes étroites et en zigzags, sans pour autant perturber le trafic.

« On fait ce métier par amour »

Tous ces obstacles qui jalonnent le parcours n’effrayent en rien Pierre-Alain et Cristhian, pour qui les défis font partie du métier. «Avec les nouvelles lignes et les nouveaux tracés qui se créent régulièrement, on a toujours beaucoup à apprendre, que ce soit sur la manière de conduire ou sur les zones à desservir» précise Pierre-Alain.

«On fait ce métier par amour» renchérit Cristhian dans un grand sourire, tout en klaxonnant un employé communal qui fauche les herbes sur le bas-côté de la route. «C’est pour le prévenir, j’ai remarqué qu’il n’a pas vu arriver le bus.

Être conducteur, c’est avoir les yeux partout. Et les gens ne sont pas habitués à voir circuler d’aussi gros véhicules ici, on doit rester attentifs». Et quand on demande à Pierre-Alain s’il se sent prêt à assurer le service, c’est l’image d’un match qui lui vient à l’esprit. «Il faut bien se préparer avant d’entrer sur le terrain, comme au foot. Plus on est prêt et plus on est détendu et au volant, il faut trouver ce bon équilibre entre la concentration pour ne pas faire de bêtises, et la détente pour conduire de manière fluide. Je suis certain que tout ira très bien. A force de pratiquer, on va trouver le bon rythme.»